10 choses à retenir sur Andrée Putman, la papesse du design

Elle
Andrée Putman | Elle | Pauline Fontaine
©Gamma-Rapho


La styliste, architecte d’intérieur et grande designer française Andrée Putman s’est éteinte samedi à l’âge de 87 ans laissant derrière elle un style unique marqué par la rigueur, la sobriété et l’audace. Zoom sur 10 clés qu’elle nous a laissées en héritage.

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Andrée Putman | Elle | Pauline Fontaine
©Deidi Von Schaewen

Architecture intérieure scénographies stade de france paris 2008
Un aménagement sportif ultra VIP

En 2008, à l’occasion de ses 10 ans, le Stade de France invite l’architecte d’intérieur à redessiner son espace VIP. Des loges aux couloirs en passant par 14 petits salons et le mobilier, Andrée Putman signe un aménagement à la fois cosy, sobre et n’oublie pas d’y convier sa bichromie préférée : le damier noir et blanc.

Andrée Putman | Elle | Pauline Fontaine
Architecture intérieure hotel theputman hongkong 2007
Deux gratte-ciel à Hong Kong

En 2007, Andrée Putman n’a pas peur de prendre encore plus de hauteur en se lançant dans  un projet de taille. L’architecture d’intérieur et le design extérieur de deux gratte-ciel à Hong Kong lui sont effectivement confiés. L’un d’eux sera d’ailleurs baptisé The Putman ! Sa façade, composée d’un entremêlement de carrés de verre multicolore, affiche un joli style Art déco. La patte de l’architecte est bien évidemment présente aussi à l’intérieur de l’édifice : 28 appartements décloisonnés et envahis par la lumière grâce aux baies vitrées. Une déco chic avec de belles hauteurs sous plafond, des sols en bois et l’utilisation du noir et du blanc, ses deux tonalités de prédilection.

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©Presse

Architecture intérieure hotel morgans newyork 1984
Le carrelage noir et blanc

En 1984, Andrée Putman se lance dans l’aménagement de l’hôtel Morgans, à New York, et utilise du carrelage en grès noir et blanc pour recouvrir entièrement les salles de bains. Un décor en damier intemporel, qui restera mythique et hissera l’architecte au rang des icônes du design français.

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Architecture intérieure bureaux ministère de la culture paris 1985
Le bureau de Jack Lang

Après avoir imaginé des boutiques pour les plus grands comme Azzedine Alaïa, Balenciaga, Bally ou encore Lagerfeld, ainsi que des musées comme le CAPC (le musée d’art contemporain de Bordeaux), Andrée Putman s’engage, en 1982, dans la réalisation de bureaux avec notamment celui de Jack Lang, alors ministre de la Culture. Cet aménagement sera le premier d’une longue série de commandes officielles. La table basse en sycomore avec des détails de bronze et les fauteuils du bureau du ministre ont pu être admirés par le grand public lors de la rétrospective qui lui a été consacrée à l’Hôtel de Ville de Paris, en 2011.

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Castelbajac
Dénicheuse de talents

En 1971, Andrée Putman prend la direction artistique de « Créateurs et industriels », une société destinée au développement du prêt-à-porter et du textile. A travers cette maison qui promeut de jeunes stylistes, elle révélera de nombreux grands noms : Jean-Charles de Castelbajac, Issey Miyake, Ossie Clark, Claude Montana, Thierry Mugler…
Sept ans plus tard, elle crée la société « Ecart International » qui se concentre sur la réédition d’objets des années 30/40. Elle devient alors une éditrice de référence qui ressuscite les talents oubliés comme Pierre Chareau, Jean-Michel Frank, Robert Mallet-Stevens avec sa chaise d’école dont plus de 30 000 exemplaires seront vendus ou encore Eileen Gray et son célèbre transat.

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©Deidi Von Schaewen

Architecture intérieure transport concorde 1994
Du design hypersonique

En 1994, elle s’attèle à un mythe et aménage l’intérieur du Concorde en y apportant douceur et élégance. Elle dessine les sièges, qui s’habillent de housse blanche, imagine l’ambiance avec un éclairage nuancé et modernise le sol avec un tapis composé d’une frise de style Art déco.

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Le Pershing Hall
Le Pershing Hall

Designer, architecte d’intérieur, Andrée Putman collectionne les casquettes et se charge, en 2001, d’organiser, lors de sa réhabilitation, les espaces de l’hôtel Pershing Hall. Un oasis en plein cœur de Paris qui allie chic et modernisme. Les chambres donnent sur un patio arborant un impressionnant mur végétal de 25 mètres de haut et misent sur une décoration sobre et luxueuse où le bois et le blanc prédominent. Forte de cette expérience elle réitérera le réaménageant d’intérieur d’hôtels, avec entre autres, celui du Saint James Club à Paris, du Im Wasserturm à Cologne, du Sheraton à Roissy ou encore du Ritz Carlton à Wolfsburg. Andrée Putman réhabilitera même les 600 m² de la boutique Guerlain des Champs-Elysées en 2005, en remettant au goût du jour les célèbres pompes à parfums et en dessinant le magnifique lustre à pampilles.

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Prisunic
Le design accessible à tous

Lorsqu’elle est nommée en 1958 directrice artistique de Prisunic (ancêtre de Monoprix, NLDR) elle impose sa griffe, un style unique et coloré. Elle défend aussi l’idée d’un design accessible à tous et propose, avec son mari, des lithographies à tirage limité pour 100 francs (15 €).

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Pleyel
Des créations en collaboration

De l’art de la table au mobilier en passant par la musique, aucun domaine ou presque ne semble échapper au talent d’Andrée Putman ! En 2000, elle débute sa collaboration avec Christofle et dessine une ligne d’arts de la table nommée « Vertigo ». Une collection dont le fil conducteur est un anneau légèrement tordu et asymétrique. En 2008, la grande designer se tourne vers son premier amour, la musique, et signe pour Pleyel « Voie Lactée », un superbe piano à queue assorti de damiers noirs et blancs. Cette œuvre est diffusée en série illimitée et en série limitée numérotée (à 8 exemplaires). Un an plus tard, Andrée Putman dessine une collection de mobilier pour Fermob. Simplement baptisée « Inside Out », elle est imaginée pour l'intérieur et l'extérieur.

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Loft
Des intérieurs décloisonnés

La patte d’Andrée Putman s’est toujours différenciée par la réalisation d’intérieurs sobres et décloisonnés. Ce sera d’ailleurs l’une des premières en France à vivre dans un loft ! L’architecte réinvente l’espace, casse les codes traditionnels et redistribue les pièces. «Il ne s’agit pas de se baigner dans son salon, de jouer au chef dans sa chambre à coucher, mais plutôt d’ouvrir les espaces à des occupations diverses, à des lieux flexibles. Pourquoi les espaces seraient-ils accaparés par une fonction plutôt que de favoriser les sensations qu’ils nous offrent ? », déclarait-elle.

Voir l’article sur www.elle.fr